Harcèlement de rue : Deuxième opération dans le Quartier Nord et 2 PV dressés

La zone de police Bruxelles Nord (Schaerbeek, Evere et Saint-Josse-ten-Noode) accorde une grande importance à la prise en charge des victimes des violences liées au genre.

« Toutefois, souvent, les victimes hésitent à déposer plainte. C’est particulièrement le cas lorsque les faits de harcèlement ne se traduisent pas par des violences physiques. » reconnait le commissaire divisionnaire, Frédéric Dauphin, chef de corps de la police locale Bruxelles Nord.

Forte de ces constats, la Zone de Police Bruxelles Nord a adapté un modèle d’opération mise en place par la Zone de Police de Liège, bonne pratique partagée entre polices locales grâce au Réseau Intersection.

Après une première opération le 17 mars qui n’avait pas abouti à la rédaction de PV, la police locale de Bruxelles Nord a dès lors organisé une deuxième opération dans le Quartier Nord le dimanche 04 avril 2021 et a dressé deux procès-verbaux pour harcèlement sexuel sur la voie publique. Plusieurs auteurs de remarques ne constituant pas une infraction ont également été sensibilisés par les policiers sur le terrain.

La Zone de police Bruxelles Nord va poursuivre ces opérations dans les différents quartiers de son territoire. Une collecte d’informations des lieux les plus problématiques est en cours d’exécution. Une brochure pour sensibiliser les victimes, les témoins mais également les potentiels auteurs est également en cours de réalisation.

Harcèlement de rue

Deux comportements dénigrants constituant des faits de harcèlement sexuel en rue

Comme expliqué ci-dessus, lors de cette deuxième opération, deux comportements dénigrants envers la policière en civil patrouillant – avec l’appui de deux policiers aussi en civil – dans le quartier ont été constaté par l’équipe sur le terrain.

Le premier suspect (26 ans) a demandé à la policière avec insistance son numéro de téléphone tout en la collant sans son consentement. Ce comportement est constitutif de l’infraction de harcèlement sexuel. Lors de son audition par les policiers, le suspect a reçu un rappel à la loi du 22 mai 2014 et il lui a été rappelé que la différence entre la drague et le harcèlement, c’est le respect du consentement. Le Parquet de Bruxelles déterminera les suites à donner à ce dossier judiciaire.

Le second suspect (41 ans) a regardé la policière en tenue civile en criant des propos obscènes. Il a également sorti la langue en mimant un acte sexuel. Les policiers en appui ont identifié le suspect et lui ont rappelé la loi et en quoi son comportement constituait une infraction. Le suspect sera convoqué ultérieurement pour une audition.

 

Le principe de ces opérations ? Être sur le terrain et faire des constats en flagrant délit

La loi « Harcèlement sexiste » ou « Harcèlement de rue » de 2014 est encore trop peu connue. Ce concept englobe les injures, regards et gestes obscènes, agressions ou tentatives d’agression sexuelle, attouchements et filatures dans un espace public ou semi-public. Trop souvent, les victimes ne portent pas plainte, ce qui peut créer un sentiment d’impunité dans le chef des auteurs.

La Zone de police Bruxelles Nord a mis en œuvre une deuxième opération ce dimanche 04 avril dans le Quartier de la Gare du Nord. Les objectifs de cette opération sont

  • de lutter contre le chiffre noir des faits,
  • de sensibiliser les victimes sur leur droit à porter plainte pour ces faits et de leur donner des conseils afin d’améliorer leur sentiment de sécurité dans l’espace public,
  • de lutter contre le sentiment d’impunité des auteurs
  • et de leur rappeler la loi et de les sensibiliser à l’importance du consentement.

 

Concrètement, trois policiers en civil (une policière et deux policiers) patrouillent dans un quartier identifié par les services de police. La policière s’est assurée de ne pas répondre aux sollicitations de potentiels suspects. Lorsqu’un commentaire ou une remarque déplacé lui était adressé, elle continuait son chemin, laissant à l’équipe d’appui le soin d’interpeller l’auteur. Si la policière ou une autre personne est victime de harcèlement de rue, les policiers interviennent en flagrant délit. L’idée est de prendre les auteurs en flagrant délit.

« Le harcèlement de rue est un phénomène que nous ne voulons plus tolérer. Toute personne – et en particulier les femmes – doit pouvoir évoluer sereinement et en toute sécurité dans l’espace public. C’est pourquoi nous avons mis sur pied ce type d’opération et que nous continuerons à les organiser dans différents quartiers de notre Zone de Police » poursuit le commissaire divisionnaire, Frédéric Dauphin, chef de corps de la police locale Bruxelles Nord.