Pas moins de 91 policiers mobilisés pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue

C’est un travail très impressionnant qu’ont accompli les enquêteurs de la Police Judiciaire Fédérale du Brabant wallon, appuyés par de nombreux policiers locaux et fédéraux. En tout, 91 policiers ont été déployés pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue utilisant le modus operandi « centrale ». Dix arrestations, 61 kilos de résine de cannabis et 18 kilos de cocaïne saisis constituent les premiers chiffres clés du bilan de cette opération. 

Saisie de drogues

La Police Judiciaire Fédérale du Brabant wallon a réussi un joli coup de filet le 17 novembre dernier. En tout, dix personnes impliquées dans un vaste réseau de trafic de drogue ont été interpellées avec l’aide de nombreux collègues locaux et fédéraux. « Pour une PJF comme la nôtre, une telle opération reste assez rare. Elle a mobilisé de nombreux partenaires : 45 enquêteurs de chez nous, 10 de la PJF de Bruxelles, 10 du Corps d’intervention du Brabant wallon, 12 de la Police Locale d’Ottignies Louvain-la-Neuve (appui spécialisé), quatre de la zone de police Montgomery, sept de la zone Bruxelles-Ouest et trois de la Direction de l’Appui canin de la Police Fédérale », précise le commissaire Bertrand Morsaint, directeur des opérations adjoint à la Police Judiciaire Fédérale du Brabant wallon.  

Au départ, c’est une intervention de la Police de la Route du Brabant en juin 2021 qui a mis la puce à l’oreille des forces de l’ordre. « Une personne a été arrêtée en possession d’une quantité importante de cocaïne, destinée manifestement à la revente. Des éléments de l’enquête ont permis petit à petit de remonter la filiale. Un jeune enquêteur est à l’initiative de cette opération et il a agi avec beaucoup de méthode et de créativité. » 

Un modus operandi bien huilé 

Des analyses téléphoniques ont notamment permis d’identifier les maillons de la chaîne fonctionnant suivant le modus operandi « centrale ».  « Il consiste à mettre en place un service téléphonique avec des dispatchers, que l’on appelle aussi des « centralistes ». Ceux-ci ont pour rôle de réaliser du démarchage en pratiquant notamment des promotions. Ces « centralistes » utilisent différents numéros de téléphone et ne sont jamais en contact physiques avec les clients ni la marchandise », détaille le commissaire. Aux autres étages, on retrouve le commanditaire, les gestionnaires de stocks et les livreurs. « Chacun a un rôle bien défini, ce qui rend le démantèlement très compliqué car ils ne sont chaque fois en contact qu’avec un seul niveau de l’organisation. » 

Ce modus operandi est en vogue depuis une dizaine d’années dans le milieu criminel. « En général, les individus se concentrent sur une région où ils ne sont pas établis. Ici, ils ont essentiellement agi sur notre province en étant basés à Bruxelles. C’est en remontant les communications entre les suspects qu’il a été possible d’en arrêter dix suite à treize perquisitions menées le 17 novembre. Un membre est toujours recherché actuellement. » 

Pour l’instant, l’opération a permis de saisir :  

  • 61 kilos de résine de cannabis ; 
  • 18 kilos de cocaïne ; 
  • plus de 4 000 pilules de drogue de synthèse (XTC) ; 
  • deux véhicules ; 
  • plus de 6 000 € en cash ; 
  • trois armes.  

La valeur marchande des produits stupéfiants est estimée à elle seule à plus de 700.000 d’euros. 

Si le dossier n’est pas encore bouclé, la satisfaction s’avère importante pour les équipes. « L’enquête se poursuit et l’arrestation du dernier individu pourrait donner lieu à de nouveaux devoirs d’enquête. Mais l’on peut dire que l’opération a été un très beau succès jusqu’ici et nous remercions tous les policiers qui se sont impliqués ! Dans un arrondissement comme le nôtre, les collaborations sont précieuses », termine le directeur des opérations adjoint à la Police Judiciaire Fédérale du Brabant wallon.